Un Kata est un combat imaginaire contre plusieurs adversaires.
C’est une discipline artistique et martiale en soi. La recherche d’esthétisme et de perfection dans la technique rend la pratique des Katas très exigeante, et apporte de nombreux bienfaits pour le corps.
Pour certains, les Katas sont l’aspect le plus évident de “l’art” dans “l’art martial” ou “budo”, et l’on retrouve la pratique de ces “formes” dans de nombreuses disciplines (Tao en Wushu…). Le Kihon, puis la pratique des katas permet de trouver son centre (Hara) et sa concentration (Zanshin), elle développe la confiance en soi, la maîtrise du geste et de sa respiration, et son vocabulaire technique à appliquer ensuite en Bunkaï et en Kumité.
Timothée Levi – Gankaku
Les Katas se sont parfois transformés au fil des transmissions, emprunts du style des maîtres qui les ont enseignés. Le Kata Kushanku, du nom de son créateur un expert chinois venu à Okinawa en 1761, en est un parfait exemple.
C’est à partir de ce Kata, que maître Itosu a extrait les cinq Katas “Pinan” en 1907. Son élève, un certain Gichin Funakoshi, fondateur du style Shotokan, transforma les “Pinan” en “Heian” nom d’origine japonaise et non plus chinoise, lors de l’intégration du Karaté à Tokyo et dans tous le Japon.
Ainsi, durant les premières années de pratique, le karatéka travaille plusieurs formes issues d’un seul et même Kata.
Maître Funakoshi contracta “Kushanku” en “Kanku”. Dans le style Shotokan, ce Kata apparait sous deux formes : Kanku Dai et Kanku Sho (sa forme avancée).
Il est pratiqué également dans de nombreux autres style, comme Wado Ryu (“Kushanku”) et Shito-Ryu sous les formes : “Kosokun dai”, “Kosokun sho”, “Shiho kosokun”, et “Chatanyara no Kushanku”.
C’est sans surprise que l’on retrouve régulièrement ce Kata fondateur au plus haut niveau des compétitions mondiales. Pour les pratiquants, c’est le travail d’une vie.